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Classique en test
23 août 2020

2020-08-23 L’Echappée Belle P1

L’Echappée Belle – Parcours des Crêtes

Partie 1

Si vous souhaitez commencer par regarder les photos, elles sont visibles à la fin de la partie 2

Me voilà arrivé au terme d’une attente d’un départ de course, sans cesse repoussé, la raison ?

Plusieurs raisons, pour commencer, alors que je m’entraîne fin décembre, je me blesse à l’ischio jambier droit, résultat, en janvier je fais un trait sur le trail des Traces de Vauban, puis en février, même chose pour le Trail des Bosses (Belgique), un beau trail aux dires des amis.

Mars arrive avec un aperçu du bout du tunnel et là tout à chacun va subir sa loi, la loi du Covid 19, le Trail Evasion, puis en avril, le Trail de la Drôme dans les Baronnies sont annulés ! A ce stade, c’est le calendrier des courses qui commence à être bouleversé.

Malgré tout, sans d’autres choix, je reste confiant et mon inscription suivante est pour le 21 juin, au Trail des Ecrins, trail que j’ai fait en 2013. Début juin, le couperet tombe, le Trail des Ecrins n’aura pas lieu !

De belles affiches

Selon les informations nationales que les médias nous distillent sur l’évolution du Covid 19, le stade de l’épidémie est franchi et nous sommes dès à présent en situation de pandémie. Toutes les compétitions de sport sont, dans un premier temps, annulées jusqu’au 31 juillet et, dans le meilleur des cas, reportées. Les organisations comme l’UTMB, la Restonica, le Marathon du Mont Blanc, le GRP et autres, jettent l’éponge devant l’incertitude et le défi des règles sanitaires à respecter si toutefois, ils ont l’autorisation préfectorale. Quelques rares villages gaulois s’accrochent pour la tenue de leur évènement, parmi eux, le village d’Aiguebelle avec son Echappée Belle. Mais tiendra-t-il face aux difficultés et responsabilités engagés, j’essaye d’y croire !

A suivre……..

Comme je le disais, Le Trail des Ecrins est annulé, mais la montagne est toujours là et la réservation du logement aussi. Avec Christine, Alexandre, Thierry et Morgan, nous partons pour les Ecrins, mais en OFF ! Sortie et ambiance mémorable avec une superbe équipe. Le seul hic, et pas des moindres, je chute, une très belle chute qui semble, dans un premier temps ne pas avoir de répercussion sauf que, la semaine suivante, mon cou me rappelle ma légendaire souplesse, il a été bien secoué, pareil pour mon dos. Un bel hématome dans le bas du dos et un au niveau de la hanche, de belles couleurs et de belles douleurs ! Mon genou qui avait aussi subi un choc, lui ne s’est pas manifesté. Suite à cette sortie OFF, Christine et moi restons 2 semaines dans les Ecrins, pour moi cela doit me permettre d’accumuler un peu de dénivelé ! Résultat, vu mon état, 20 km et 800 m D+ tranquillou, l’équivalent d’une belle sortie sur nos Coteaux ! 

20200821 (1)A notre retour, je fais un check-up et m’octroie 1 mois de repos complet. A priori, juste des lésions musculaires qui doivent se dissiper avec le temps. Les semaines ont passé mais pas les douleurs même si elles se sont bien atténuées. Début août, j’enfile à nouveau mes baskets pour quelques entraînements et deux belles sorties au Cap Blanc Nez avec le LNA sur le parcours du Trail de la Côte d’Opale.

Le 22 août prochain, c’est l’Echappée Belle, où je suis inscrit, une vidéo a été mise en ligne où l’on voit quelques superbes points de vue et aussi une interview de Sébastien Chaigneau (parrain de l’épreuve) et François D’Haene. Ce dernier s’exprime sur la difficulté de l’épreuve et dit que pour lui, il existe, 2 types de trails, les techniques, l’Echappée Belle et la Corse d’un côté, et de l’autre, les roulants, aucun point commun ! Cela donne à réfléchir. Je reçois aussi des mails régulièrement m’informant que l’organisation répond aux évolutions des critères de la crise sanitaire et qu’à ce jour, ils ont le feu vert du préfet, mais sans garantie totale. L’épreuve est de plus en plus en autonomie, il n’y aura que deux ravitaillements en course et ils seront beaucoup plus lights. L’accent est mis sur l’autonomie et la gestion de l’eau, les points d’eau seront imprimés sur notre dossard. Le 1er ravitaillement sera après 30 km et 2 700 m D+ ! Guillaume et Karine seront aussi de la partie.

Deux semaines avant la course, les informations se précisent, la liste du matériel obligatoire est complétée par 2 masques et d’un flacon de gel hydro-alcoolique ainsi que les procédures à respecter. Les 500 inscrits seront répartis sur 5 départs à 30 mn d’intervalles selon les côtes ITRA. Je partirai dans le 3ème sas à 09h00, Karine et Guillaume dans le 1erà 08h00. Alors que d’autres organisations jettent l’éponge, à l’Echappée Belle, les organisateurs et les bénévoles s’activent, cela se précise.

Pour cette édition de l’Echappe Belle, 3 courses :

L’Intégrale – 149 km, 11 360 m D+ et 11 360 m D- Temps maxi 54h00

La Traversée Nord – 87,6 km, 6 140 m D+ et 7 260 m D- Temps maxi 30h00

Le Parcours des Crêtes - 57,5 km, 3 880 m D+ et 4980 m D- Temps maxi 26h00

 

Le profil

Nous arrivons à Ecole en Belledonne le jeudi soir et le vendredi, nous nous rendons au retrait des dossards. Effectivement, sur celui-ci est imprimé le profil du parcours avec les différentes sources accessibles, c’est top ! Nous n’avons pas d’information complémentaire par rapport aux mails reçus. Bien que nous ayons reçu le press-book par mail, dès le retour au gîte, une nouvelle lecture s’impose. Le parcours est décomposé et chaque secteur est marqué d’une couleur, vert, bleu, rouge et noir, du plus facile au plus difficile comme au ski ! L’organisation y indique que certaines descentes techniques seront plus lentes que les montées, ça promet ! Cela nous aide à estimer l’heure à laquelle nos accompagnants pourront nous voir pour la première fois, ce sera au Pontet, au km 45 (Hormis à Pré Rond, 2 km après le départ). Dans le meilleur des cas, ce serait 21h15 pour moi et 18h00 pour Karine et Guillaume.

Vert, Bleu, Rouge, Noire, Laissez vous guider !

Il y a encore quelques temps, même si je connaissais les grandes lignes, je prenais le départ des trails « comme une fricadelle », c'est-à-dire sans connaître son contenu (dixit Dany Boom), juste pour garder les surprises du parcours. Mais là, je sais que ce ne sera pas facile surtout, qu’en plus  l’enthousiasme n’y est pas vraiment. Le côté positif pour moi est que les barrières horaires sont larges donc aucun stress n’est à prévoir de ce coté.

Selon le press-book, arriver à Fontaine Noire, au 30ème km avec 2 700 m D+, la course ne sera pas gagnée mais, il ne restera que 1 000 m D+ sur des secteurs bleu et vert. Ce sera bien l’objectif à atteindre pour penser secouer la sonnaille à Aiguebelle. J’essaye de bien enregistrer le profil pour ne pas m’enflammer, m’économiser et pour passer la ligne d’arrivée avec la banane ! Je me dois de rester humble.

Après l’étude du press-book, ce sont les questions sur la préparation des sacs de course et des sacs accompagnant qui se posent. Guillaume et Benoît sont aux petits soins de l’outsider Karine. De mon côté, comme à chaque course, je prends le nécessaire de nourriture que je ne consommerais probablement pas.

A 21h00, nous sommes tous couchés, demain la journée sera, sans aucun doute, longue voire très longue.

Changement de temps avec une petite pluie

Jour J : Alors que le soleil brillait de mille feux hier, aujourd’hui le temps est couvert, ce n’est pas plus mal pour nous, l’an dernier il y avait eu beaucoup d’abandons dus à la déshydratation par la chaleur. Nous arrivons au Collet d’Allevard avec un vent froid, dans 30 minutes Karine et Guillaume vont prendre le départ, le ciel se charge de nuages, la question se pose : sortir ou non la veste de pluie ? La réponse sera rapide car la pluie s’immisce sur la petite station de ski. En quelques minutes bon nombre de trailers s’équipent de la veste mais aussi du masque qui est obligatoire pour accéder au sas de départ, il pourra être enlevé lors du décompte du starter.

C'est parti pour Karine et Guillaume

08h00 : Après un dernier briefing, puis le décompte le premier sas s’envole ! Pas de précipitation, seule la moitié du sas court car le pourcentage est conséquent ! A noter que le début de parcours est indiqué en vert sur le press-book ! Pour ceux qui connaissent, c’est l’équivalent de la montée des Coteaux à coté des escaliers, mais sur 800 m D+. Il va falloir se maitriser et ne pas se mettre dans le rouge, la route va être longue !

08h30 : La deuxième vague démarre, aucun trailer ne court (la côte ITRA n’est pas la même !)

08h45 : La pluie a cessé, le ciel est toujours couvert, il fait bien frais, je quitte mon fan club, me masque le visage et entre dans le sas de départ. Je rentre dans une nouvelle dimension, inconnue à ce jour, il n’y a que des gens masqués, chacun s’observe, pas pour connaître la dernière tenue au top mais plutôt pour essayer d’interpréter l’expression du visage au travers des yeux. En dessous de mon masque, j’étouffe, j’espère ne pas avoir de quinte de toux sinon je risque de me faire lyncher ! Pas d’euphorie dans le sas, chacun ne demande qu’à partir pour se séparer de son masque.

Sur le départ du Parcours des Crêtes, je ne suis pas seul dans ma catégorie (M6H) nous sommes 7 de 1952 à 1955 mais il y en a encore, bien plus vieux un M8H de 1944 !

De l’extérieur, avec ou sans masque, on ne devine pas que je suis content d’être là alors que beaucoup de mes amis trailers me disent « chanceux » à la vue de toutes les épreuves annulées. Je suis conscient que c’est un privilège d’être ici, mais rien n’est gratuit, il faudra me donner de la peine !

1 heure après, c'est mon tour ! A ce soir :-)

09h00 : C’est le départ ! Voilà, une nouvelle page qui va s’écrire sur mes folies montagneuses, heureuses mais parfois hasardeuses. Personne ne court, la montagne est là pour nous contenir, je passe devant mes accompagnants qui m’encouragent d’une seule voix puis repère quelques tee-shirts pour trouver une allure comparable. Une montée, puis une seconde toujours au même pourcentage de couleur verte. Je n’ose m’imaginer le bleu, le rouge et le noir !

09h30 : Je passe à Pré Rond où mon fan club m’attend, clarine de Mémé agitée par Charline. Tous les cinq me poussent. Nous espérons tous nous voir avant la nuit au Pontet. En passant devant eux, j’ai fait le « beau » car en ce début de course je n’ai pas de souffle, le nez partiellement bouché (comme d’habitude), je respire par la bouche, ce qui m’assèche la gorge et ça ne change pas, ce n’est toujours pas agréable ! Même si ce scénario est coutumier, je n’arrive pas à m’y habituer.

10h30 : Sommet Télésiège Plagnes (km 7), cette fois, me voilà bien parti dans ma montagne, certes, pas avec le même entrain que d’habitude, mais parti quand même, la montagne n’attend pas. Pourquoi ce manque d’entrain ? Je n’en sais rien ! Une année bizarre, tout le monde se souviendra de 2020 ! Peut-être qu’à la vue de la flore, de la faune et des superbes points de vue promis sur le parcours des crêtes, cet entrain et cette excitation manquante va revenir surtout que l’on nous a dit que des chamois sont en dessous des cols ! En attendant, les cols il faut les atteindre. D’ailleurs j’arrive au Col de Claran et je rejoins par un faux plat descendant l’intersection à Pré Nouveau.

Pré Rond, dernier coucou aux accompagnants

11h30 : A l’Intersection (Pré-nouveau) (km 11), je fais le complément d’eau, les bénévoles ont rempli des jerricans à la source et nous aident à remplir nos poches à eau, le top ! Maintenant c’est 500 m D+ qui sont au menu pour atteindre le Refuge des Férices (km 14), c’est bien raide et un peu technique, en rouge sur le press-book ! Je suis lent mais je l’atteins, je suis déjà fatigué, je me pose 5 minutes et je mange une tranche de gâteau + 1 carré de chocolat offert par des bénévoles. Il y a des coureurs qui sont décomposés, le visage pâle, je ne préfère pas voir ma tête et je reprends mon bâton de pèlerin, les nuages se sont dissipés et maintenant nous profitons des rayons du soleil qui sont bien chauds. Il est environ 13h00 et je suis maintenant en direction du Col d’Arpingon à 2 262 m, 350 m D+ sont à franchir en rouge et noir. Il y a de plus en plus de grosses pierres pas toujours stables. J’ai les quadriceps enflammés, je m’attends qu’ils se révoltent et m’obligent à un arrêt. Je n’aurai pas à attendre longtemps, mes jambes deviennent raides, principalement la gauche, je suis avachi sur le sentier. Les coureurs passent au-dessus et me demandent quel problème j’ai. Ne pouvant rien pour moi, ils poursuivent leur chemin jusqu’à…. Une traileuse me demande si j’ai de l’huile de massage, je lui réponds par la négative, elle en sort de son sac et me masse mon quadri endolori avec énergie. Alors que je sens mon trail très mal engagé, au bout de quelques minutes, je suis à nouveau sur pied. Ma fée s’appelle Anne-Lise, je l’aurai bien embrassé mais, Covid oblige ! Connaissant le parcours, elle me conseille fortement de ne pas courir dans les descentes. Il s’en est fallu de peu, je l’ai vraiment « échappé belle », sans Anne-Lise, il y a de très fortes chances que ‘aurai été obligé de jeter l’éponge ! Comme dans les montées c’est déjà le cas, je ne peux que continuer en marchant ! Cela étant j’ai toujours en tête la banderole vu sur l’UTMB 2009 : « Ne crains pas d’être lent, crains seulement d’être à l’arrêt ! » et je m’y accroche. Fontaine Noire est dans une bonne dizaine de kilomètres, après « ça devrait le faire », peut-être même m’essayer à courir dans les descentes, qui sait !! Je la remercie, elle sauve ma course même si nous sommes à peine au tiers et que rien n’est fait. A noter que, pendant que je me faisais masser, un autre concurrent m’a mis une pastille de complément de sodium dans ma poche à eau. Ca, c’est l’esprit trail !! Je pense que pour les remercier, en aucun cas je ne dois m’arrêter, un très grand merci à eux. Je reprends mon allure de pèlerin et à la moindre plainte de mes muscles, je ralentis. Doucement mais sûrement j’arrive au col.

La suite, c’est ICI

Echappee Belle4

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