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19 octobre 2020

2020-10-12 La Diagonale en rando P2

La Diagonale des Fous en 4 étapes en rando - Partie 2

Si vous souhaitez commencer par regarder le montage photos-vidéos, il est visible à la fin de ce compte rendu.

Revenir à la partie 1

Jeudi 15 octobre 07h30 : Etape 3 : Grand Place les Hauts – Sans Souci

Gîte Le Calumet dans un endroit majestueux !

Nous nous réveillons avant le réveil ! Dès la sortie de la tente, c’est l’émerveillement, un décor unique sur 360°. Hier nous étions arrivés dans le faisceau de la frontale et n’avions pu admirer ces décors, bien que cela ne soit pas une réelle surprise, c’est de toute beauté. Sans y être allé, cela ressemble aux images des documentaires des hauts plateaux péruviens, il ne manque que le Machu Picchu. 

Nous nous rendons au petit déjeuner, nous n’aurions pas eu mieux à l’hôtel, 4 confitures maison différentes (orange, goyavier, papaye et mangue), café, thé, lait, pain, etc… Tout pour nous requinquer, le top. Après avoir reconditionné nos sacs, nous quittons ce nouveau paradis trop éphémère à mon goût.

 

Un air de paradisSous un grand ciel bleu, nous voilà repartis heureux de notre sort, une fois n’est pas coutume, nous montons calmement, le temps que la mécanique se mette en route. Après 30 mn de montée, nous basculons à l’ombre d’une falaise, la descente n’est pas traumatisante. Nous rattrapons un groupe de randonneurs et échangeons sur nos parcours respectifs. En conversant, Guillaume reconnaît Véronique, avec son époux, ils ont participé à l’Echappée Belle fin août à Aiguebelle. Comme nous, ils sont venus reconnaitre en randonnant, bien qu’ils soient déjà finishers à 3 reprises. Pendant que Guillaume discute avec eux, moi je continue ma descente, il me rattrapera bien ! A 09h00, nous pénétrons dans « Roche Ancrée » et arrivons ensemble à la « Rivière des Galets » que nous traversons sur…….. des galets, un endroit paisible car difficile d’accès. Nous changeons de versant et de ce fait, arrivons au soleil sous ses rayons déjà bien puissants. Nous suivons la rive gauche jusqu’au moment où Guillaume me dit : « demi-tour », nous nous éloignons de la trace. Effectivement, nous ne sommes pas sur le bon sentier, dans des décors comme cela, nous avons tendance à être un peu plus rêveurs ! Pas de souci, cela fait partie du jeu. Une nouvelle belle montée nous emmène vers « Roche Plate », nous doublons le guide et son groupe très sympathique rencontré avant-hier. « Roche Plate » est un ilet comme Marla, il y a 95 habitants avec son école et sa boîte postale. Plus petit, car isolé avec des reliefs plus rudes et des terres cultivables plus rares, complété par un isolement total, ici, seuls les esclaves en fuite appelé « marrons » avaient la capacité d’y survivre.

 

La Rivière des Galets à Roche Ancrée

C’est un endroit dont je me souviens bien car lors de ma participation à la Diagonale 2012, j’avais demandé une prise en compte d’un arrêt d’une dizaine de minutes pour une aide à un trailer blessé. En réponse, je m’étais fait envoyer balader !

Aujourd’hui je suis tranquille, sans pression d’une quelconque barrière horaire, nous faisons le plein d’eau car nous avons une belle difficulté devant nous, « La Brèche », puis le « Maïdo Tête Dure » soit 1 000 m de D+ en 5 km. Le soleil bien présent, nous suit comme notre ombre jusque La Brèche, puis, comme chaque jour, en début d’après-midi, les nuages apparaissent et s’immobilisent sur les sommets, de ce fait, les rayons du soleil auront moins d’impact sur nous pour cette dernière ascension. De « la Brèche », il reste 3,5 km et 800 m de D+, un beau pourcentage avec une nouvelle fois, l’équivalent de belles marches. Guillaume est devant, loin devant, je l’imagine déjà allongé sur la pelouse en haut de « Maïdo ». Pour la première fois depuis le départ, je me fais doubler par des randonneurs, bien plus chargés que moi mais aussi bien plus jeunes. Nous échangeons quelques mots et encouragements. Je passe à coté d’un nième oratoire dédié à un militaire, je me prends l’excuse de lire la plaque funéraire pour me donner le temps de souffler, puis je lève, et relève et relève encore les jambes pour passer toutes ces énormes pierres. Je longe la falaise à ma gauche, je sais que la sortie se fait de ce côté, je ne dois pas être trop loin de la sortie. Eh non, j’arrive à une nouvelle épingle, maintenant, il m’en faut une seconde pour avoir de nouveau cette falaise à gauche. 15 minutes plus tard, à une vingtaine de mètres, je vois un piquet en bois, ça y est je suis venu à bout de ce « Maïdo Tête Dure », il est 14h30. Guillaume est bien là, il discute avec les randonneurs qui m’ont doublé plus bas. Cette fois je regrette que les nuages soient là, nous sommes à ce qui devait être un beau point vue mais nous y voyons que du blanc. 

 

Au bout du doigt : Grand PlaceUne pause quelques minutes puis, les sacs sur les épaules nous repartons. Dorénavant, il nous reste que de la descente hormis quelques petites montées non répertoriées. Pour commencer près de 5 km sur un sentier en crête, « La Crête des Orangers », dommage, d’innombrables vues de manquées !! Au moins, nous ne perdons pas de temps ! Puis, la descente vers « Sans Souci » par le « Sentier Ilet Alcide », 7 kilomètres de descente avec 1 300 m de D-. Le début se déroule sans problème, les nuages sont toujours présents mais le sentier est correct. La suite est un peu plus délicate, sortis de cette brume nuageuse, nous retrouvons le soleil mais par contre, il a bien plu ici, ce qui rend le sol particulièrement glissant, à nous de rester concentrés et de bien choisir nos points d’appuis. La descente me paraît longue, voire très longue, mes genoux fatiguent, nous voyons La Possession au loin, cela me booste, mais nous ne sommes pas encore arrivés ! Nous arrivons aux premières habitations lorsque nous nous équipons de nos frontales. A 19h00, nous arrivons à notre gîte, La Caz des Orangers.

 

Des chemins techniques

Nous sommes accueillis par un vacancier habitué des lieux, il nous fait faire le tour du propriétaire. Une fois celui-ci fait, nous posons les sacs et partons à la douche. Au retour, c’est le rituel journalier, reconditionnement du sac et mise en en charge de nos téléphones, montres et surtout le GPS, puis nous rejoignons une quinzaine de personnes autour d’une longue table en terrasse. La moitié de vacanciers et la moitié de randonneurs appréciant la Dodo. Nous dégustons l’entrée qui n’est autre que de la papaye sur un lit de salade, c’est excellent. Pour le plat de résistance, c’est un rougail, comme il se doit ! Je me régale et me délecte de ce bon repas. Une fois terminé, nous nous arrangeons avec le patron pour le lendemain, Guillaume souhaite partir tôt. Pas de souci pour le patron mais nous dit-il, nous n’aurons pas de pain frais, qu’importe ce n’est pas la priorité !

Pour nous, tout est OK !

Nous partons nous coucher, avant de m’endormir, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a 8 ans, à quelques centaines de mètres d’ici, j’ai été mis hors course, j’en ai toujours la rancune !

Bilan de la 3ème étape : 26 km 1 800 m D+. 12h30 de rando toujours aussi exaltant.

 

Vendredi 16 octobre 05h00 : Etape 4 : Sans Souci– La Redoute St Denis

La Rivière des Galets

A 4 heures, le réveil nous arrache d’un sommeil profond. Nous sortons du lit et partons en terrasse avec toutes nos affaires. Nous essayons d’être le plus discret possible pour nos hôtes qui ont été très agréables avec nous. Nous prenons le petit déjeuner au chant des coqs, il doit y en avoir autant qu’il y a de maisons, c’est un concert de tous les instants, pourtant le lever du soleil est encore dans 01h30 ! Cette nuit le GPS ne s’est pas rechargé, le chargeur semble déficient, heureusement que Guillaume a prévu un jeu de piles de secours espérons qu’elles soient suffisantes pour rallier l’arrivée.

C’est donc à 5 heures que nous quittons le gîte. Nous avons à peine parcourus 100 mètres que des chiens se jettent sur les portails, clôtures et autres tôles entourant les habitations. Leurs aboiements couvrent largement les cris des coqs, par contre, nous ne traînons pas, de peur qu’un portail ne s’ouvre et qu’un molosse nous oblige à courir !

 

Passage dans un champ de cannes à sucre

A 6 heures nous traversons une nouvelle fois la « Rivière des Galets » à « Ilet Savannah ». Le changement de berge signifie un retour au calme, le jour s’est levé, les coqs se sont tus et les chiens sont désormais loin. Le changement de berge c’est aussi un changement de milieu social, de ce côté un tout nouveau quartier est sorti de terre avec de très belles maisons sans coq et sans chien. Nous quittons cette nouvelle urbanisation pour un chemin qui traverse des champs de cannes à sucre. Quelques personnes y travaillent, à notre passage, ils nous interpellent pour connaître le parcours que nous effectuons. Nous discutons un peu puis poursuivons notre route. D’ici nous avons un beau point de vue sur les villes du Port et de La Possession. Après environ 8 km de montée, c’est une longue descente par le « Chemin Ratinaud » qui nous conduit à La Possession, descente, parfois très roulante, parfois très cassante, tous les terrains y sont représentés, il faut rester concentré. L’altitude maximum du jour étant d’environ 700 m, c’est sous le soleil que nous évoluons et c’est bien agréable. Arrivés à La Possession, avec le soleil, notre réserve d’eau a déjà bien diminué. Guillaume interpelle une rare passante pour trouver de l’eau. Elle nous dit qu’elle fait le ravitaillement de coureurs en off et nous emmène à sa voiture. Elle nous dépanne chacun d’une flasque. Très sympa, elle nous donne rendez-vous un peu plus tard sur le parcours. Moi, je n’ai qu’une envie, boire une boisson fraîche autre que de l’eau. Nous traversons un quartier de constructions récentes avec un magasin bio. Guillaume se propose d’aller chercher une boisson. Pendant ce temps je complète mon eau à un robinet public. Il fait déjà bien chaud alors qu’il n’est pas encore 9 heures ! Quelques minutes plus tard, Guillaume revient avec une bouteille de jus de pommes et me dit : « C’est la seule boisson qu’il y avait, il faut l’apprécier car c’est 8,00 € ». De ce fait je regarde de plus prêt cet élixir et je vois qu’il provient du Val de Loire ! Forcément c’est à 10 000 km d’ici ! Nous dégustons ce jus de pommes avant de reprendre la traversée La Possession. A la sortie de la ville, nous longeons la voie rapide en bordure de mer sur 500 m pour accéder au « Chemin des Anglais ».

 

Le Chemin Ratinaud

Le « Chemin des Anglais » (appelé aussi Chemin Crémont) a été tracé il y a 3 siècles, puis a été pavé avec des pierres basaltiques. Depuis, le chemin a vécu, de sorte que ces pavés ressemblent souvent à un puzzle mal emboîté où il n’est pas facile de marcher. Les pavés du Paris Roubaix sont du « billard » à coté ! Cela commence par une petite montée qui coupe le souffle et une fois sur les hauteurs, on distingue très bien la mer, seulement la concentration sur les pieds reste primordiale. 5 kilomètres suivis d’une belle descente nous ramènent au bord de mer à la « Grande Chaloupe ». 

Le Chemin des Anglais

Nous retrouvons notre bienfaitrice en eau, toujours dans l’attente de ses coureurs ainsi que 2 locaux à priori en reconnaissance eux aussi. Nous les doublons. Quelques centaines mètres de bitume puis nous reprenons la suite du « Chemin des Anglais » pour remonter vers le haut de l’agglomération de St Denis, il reste environ 800 m de dénivelé positif. Nous passons en périphérie de villages. Ici, le nombre de sentiers est conséquent, un beau terrain de jeux pour les VTT locaux. D’autres sentiers se succèdent, très étroits, ils sont creusés par les pluies tropicales. Arrivés au « Sentier du Colorado », il nous reste environ 5 km et 600 m de D- pour atteindre le Stade de la Redoute à St Denis, il est 16h30. Nous redoublons les 2 locaux !! L’un d’entre eux est ralenti par des crampes. Guillaume parle avec eux s’étonnant qu’ils soient arrivés ici avant nous alors que nous les avions doublés à « Grande Chaloupe ». Manifestement embarrassés, ils se sont égarés !!

Une pensée aux copains

Nous continuons notre route et, 30 minutes plus tard, Saint Denis est en vue, je pense qu’il y a encore 2 heures de marche et qu’il ne faut pas s’emballer, le sentier est encore plein de pièges, il serait dommage de se faire une entorse si près du but. Maintenant, c’est le stade de La Redoute nous voyons, nous continuons calmement cette ultime descente. Les désagréments de la ville sont maintenant perceptibles, après avoir été isolés pendant 4 jours sans pollution olfactive, auditive et visuelle, nous revenons dans le monde moderne qui n’est pas très loin d’un « paradis ». Cela étant, je suis content de retrouver la ville et ses désagréments.

A 18h00, nous clôturons notre randonnée avec une Dodo offert par un coureur qui vient de terminer la Mascareignes (74 km et 4 040 m D+) en off. Lise et Charlotte viennent nous féliciter de ces 4 jours rondement menés.

Bilan de la 4ème étape : 41 km 2 100 m D+. 13h00 de rando

Un beau bilan général : 153 km et 9 860 m D+ en 55 heures avec 11 kg sur les épaules !

Je rentre à l’hôtel me doucher avant de déguster un nouveau rougail.

 

Samedi 17 octobre : St Denis

Finishers d'une très belle rando

Aujourd’hui, grasse matinée. En fait c’est ce qui était prévu, mais j’avais adopté un rythme et ce matin, dès l’aube mes paupières se sont levées, et le réveil n’a pas été difficile. Dès le réveil, j’avais plein d’images qui défilaient dans la tête.

Le bilan de ces 4 jours est positif à 100%. Guillaume a réalisé un beau programme. Hormis la 1ère étape, les 3 suivantes se sont déroulées de l’aube au coucher du soleil, un régal pour les yeux, je ne pouvais faire mieux en termes de rythme mais je me suis vraiment régalé. Les 11 kg du sac étaient malgré tout pénalisant, même si c’était une donnée connue avant le départ. Pour ma part, j’aurais pu gagner 1 kg, les bâtons qui sont restés sur le sac ainsi qu’un peu de nourriture. Quant à la réparation de fortune de la poche à eau de Guillaume, elle a tenu et n’a pas donné de souci.

La Dodo, toujours là !

Contrairement à ce que j’envisageais, ce ne fut pas une rando pour touriste, ce fut 4 jours de rando sportives et intenses mais ce fut vraiment top. Pour que cette rando soit pour « touriste », il aurait fallu beaucoup plus de temps.

Au gîte de Roche Plate, avant la pluie et le vent, il y avait des milliers d’étoiles dans le ciel, dans le lot, la bonne étoile était bien là, elle nous a accompagnés tout au long de cette rando, une météo somme toute correcte et peu de moustiques se sont frottés à nous. Chaque jour nous avons eu de nombreuses cartes postales vivantes car contrairement à la Diagonale des Fous nous avons parcouru la partie la plus importante de jour nous permettant de voir et revoir des paysages de rêves. Tout au long de ces 160 km (car nous avons fait quelques kilomètres supplémentaires principalement pour rejoindre nos points de couchage), nous avons vu des dizaines d’oratoires dédiés à des militaires, pilote d’hélico, personnel de l’ONF, anonyme, etc… qui rappellent qu’il faut rester prudent pour traverser cette nature hors norme. D’ailleurs, l’entretien de ces chemins doit être un travail de titans.

Un bon rhum avec Nicolas

Les Réunionnais sont très chaleureux et conviviaux, quant à leur rougail, il doit en avoir autant de sortes que de cuisiniers, ils sont tous différents, tous délicieux, tous agrémentés d’épices locales.

Avant de reprendre l’avion, le lendemain, nous sommes allés rendre visite à Nicolas Duchateau, un ex des Hauts de France, très bon trailer, devenu Réunionnais d’adoption. Guillaume l’avait contacté pour avoir des infos pour l’organisation de ce séjour. Nous avons passé un agréable moment autour d’un bon rhum arrangé, merci à lui.

La Réunion est une destination incontournable pour tout randonneur. Je pensais voir plus d’animaux que ce que j’ai pu découvrir (lézards, grenouilles, coqs, chiens, vaches, et quelques oiseaux), par contre la flore est très riche, une très grande palette de couleur sans parler du gigantisme des bambous et de certaines plantes grasses.

 

Bel accueil au retour par Christine

 Prendre le départ de la Diagonale des Fous est un projet un peu fou. Etre finisher de cette course relève d’une grande préparation et d’une belle adaptation à la spécificité de La Réunion. Les finishers de la Diagonale des Fous ont un tee-shirt sur lequel est inscrit « J’ai survécu ». Cela correspond bien à l’image que l’on peut se faire de cette course.

Pour terminer, je remercie les contributeurs de cette randonnée autant exceptionnelle qu’inattendue, Guillaume (pour l’organisation et sa patience), Charlotte, Arnaud et Christine qui elle est restée en métropole.

La Diagonale des Fous en rando en 4 étapes, c'est ci-dessous (25')

 

 

Grand Raid300n

 

2020-10-12 Grand Raid

 

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