Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Classique en test
19 octobre 2020

2020-10-12 La Diagonale en rando P1

La Diagonale des Fous en 4 étapes en rando - Partie 1

Si vous souhaitez commencer par regarder le montage photos-vidéos, il est visible à la fin de la partie 2

Une fois n’est pas coutume en cette année 2020, un nouvel ultra trail est annulé, et pas n’importe lequel, la Diagonale des Fous sur l’Ile de la Réunion.

Pour beaucoup, La Réunion, c’est le piton de la Fournaise, l'un des volcans les plus actif de la planète. Ce n’est pas le point le plus élevé de l’île, c’est le piton des Neiges, avec une altitude de 3 070 m, qui est aussi le sommet le plus élevé de l’Océan Indien.

Entre le piton de la Fournaise et le piton des Neiges il y a la plaine des Palmistes et la plaine des Cafres, c’est la voie de passage entre l'Est et le Sud de l'île.

Au centre de l’île, il y a trois cirques creusés par l'érosion (SalazieMafate et Cilaos

Le parcours de la Diagonale 2020 emprunte les cirques de Cilaos et Mafate et traverse la plaine des Cafres.

L'année 2020 aura été marquée par la Covid 19

Pas la peine de le rappeler, la Covid est bien à l’origine de cette annulation. Guillaume, mon gendre en avait fait son objectif 2020, pas seulement sportif mais aussi familial. Que faire ? Difficile de rebondir face à cela !

Pendant quelques jours, il regarde les initiatives des uns et des autres sur les réseaux sociaux sans trouver réellement chaussure à son pied. Pourtant l’opportunité de réaliser une reconnaissance du parcours est bien là.

Voulant joindre l’utile à l’agréable, Guillaume me propose de réaliser cette diagonale de l’île en randonnée en grande partie de jour. Moi qui m’étais promis de ne plus revenir sur l’île pour participer à une épreuve sportive suite à ma déconvenue en 2012, j’accepte ! Cela étant, cette randonnée reste conditionnée par un test Covid négatif, le rendez-vous est pris.

Me voilà donc en train de réserver mon billet d’avion pour la Réunion une semaine avant notre départ.

Guillaume souhaite réaliser le parcours en 4 étapes car Lise et les enfants arrivent la veille de notre fin de parcours. Il découpe le tracé en fonction des gîtes existant à proximité du parcours et des difficultés de celui-ci. Pour ma part ayant mis 49 Heures pour faire les 134 premiers kilomètres avec 8 720 m D+, réaliser cela en plusieurs étapes sera une rando pour touriste, ça va être tranquille : Que du bonheur !

Modification en début de parcours pour des propriétés privées

Le parcours de la Diagonale 2020 démarre de St Pierre pour 10 km de bitume pour étirer le peloton des presque 3 000 traileurs avant de s’enfoncer dans une succession de parties privatives et d’en ressortir sur la route forestière RF5 à « Nez de Bœuf ». Sur le site internet de l’organisation, il est rappelé que : « Attention, les reconnaissances entre Bassin Plat et Piton Sec sont formellement interdites (Terrains privés) ». De ce fait, nous décidons de démarrer notre randonnée de St Joseph qui est un ancien départ de la Diagonale, nous remonterons vers le nord, vers le gîte de Roche Plate puis vers « Nez de Bœuf » où nous récupérerons la trace originale que nous suivrons jusqu’à son terme, St Denis.

Guillaume prépare les traces GPS des 4 étapes : Etape 1 : De St Joseph à Cilaos 53 km 3 600 m D+, Etape 2 : De Cilaos à Grand Place 33 km 2 360 m D+, Etape 3 : De Grand Place à Sans Souci 26 km 1 800 m D+ et Etape 4 : De Sans Souci au Stade La Redoute à St Denis 41 km 2 100 m D+, ce qui représente un total de 153 km et 9 860 m D+.

Les gîtes sont réservés, seule l’eau me préoccupe, il y a très peu d’eau avant Cilaos, juste le gîte de Roche Plate au km 25. Nous serons donc obligés de nous charger en eau, pour ma part, j’aurais 3,4 litres d’eau. Avec le ravito salé et sucré, des vêtements de rechange, mes bâtons (interdit en course), nos sacs sont gonflés à bloc ! En fait, le matériel classique pour une itinérance auquel nous y ajoutons un abri de survie (bâche plastique qui peut recevoir 2 personnes assises en tailleur). Le passage sur la balance fait mal, 11 kg, un bon poids qu’il va falloir hisser dans les cirques. Nos 2 sacs rentrent dans une grande valise, le top, ce sera en soute pour le voyage.

Un beau profil de course : 153 km et 9 860 m D+

Les résultats des tests Covid tombent, nous sommes bons pour la Réunion, c’est vraiment bien ! Une nouvelle expérience s’offre à nous.

 

Dimanche 11 octobre : Lise nous conduit à la gare TGV, nous nous équipons de notre masque et prenons le train, suivra le RER et l’aéroport d’Orly. Nous avons droit à plusieurs vérifications de nos documents attestant que nous n’avons pas la Covid, il y a aussi une caméra infrarouge pour la prise de température. Notre valise en soute est pesée, 23,5 kg pour 24 kg autorisé, nous n’avions pas vérifié, ouf ! Nous pénétrons dans l’avion, toujours masqué, toutes les places sont occupées, il est vrai que les prix ont chuté de 60%. Encore 11h00 à supporter ce masque et aucune dérogation n’est permise !!

Après un dîner léger, j’essaye de dormir mais lorsque l’on fait 1,80 m sans aucune souplesse, ce n’est pas facile de « trouver sa place », disons que je me repose.

 

L'orchidée sauvageLes 11 heures de vol qui me séparent de ce bout de caillou au milieu de l’Océan Indien me paraissent une éternité. J’ai bien fini par m’endormir mais sur le matin ce qui a eu comme conséquence de manquer le petit déjeuner ! Pour Guillaume, cela a été sensiblement la même chose. Avant l’atterrissage, une hôtesse nous informe qu’il y a une recrudescence du chikungunya et de la dengue de ce fait, conseillé de se prémunir ! Comme si que la Covid n’était pas suffisant. Nous atterrissons sur l’Ile de La Réunion à St Denis, il est 09h00, il fait 22°, c’est bien agréable. 

 

Pas de souci, La Dodo lé la

Nous sommes accueillis par Arnaud et Charlotte (la demi-sœur de Lise). Nous allons chez eux pour déposer le surplus de bagages et reconditionner nos sacs de rando. De leur terrasse, des oiseaux Paille en queue virevoltent, c’est magnifique. Lors de la préparation des sacs, Guillaume découvre que sa poche à eau n’a pas supporté le voyage, elle est percée !! C’est un trou minuscule qui se situe sur le haut. Il fait une réparation de fortune et ne la remplira pas complètement, il prendra une ½ bouteille supplémentaire. Une fois prêt, nous partons déjeuner sur St Pierre sans oublier d’acheter du répulsif pour moustiques. Sur la route je somnole, une petite sieste m’aurait fait le plus grand bien, mais vis-à-vis de mes hôtes, cela n’aurait pas été très correct.

 

Lundi 12 octobre 16h30 : Etape 1 : St Joseph - Cilaos

Nous donnons rendez-vous à Charlotte et Arnaud dans le cirque de Mafate où nous devrions faire un bout de chemin ensemble, puis nous prenons la direction plein nord vers la rivière des Remparts. Partant de l’altitude zéro, cela monte tout de suite, une bonne mise en jambe. Il nous faudra un bon quart d’heure pour sortir de St Joseph et rejoindre le sentier de la rivière des Remparts. Nous sommes à peine sortis de l’urbanisation que j’aperçois un magnifique oiseau rouge et orange, ce serait un Yabalex. Nous quittons le bitume pour un chemin 4*4 recouvert d’un mélange de poussière et de petits cailloux. Nous avons une bonne allure mais je laisse un peu d’énergie sur ce terrain aux appuis fuyants. Nous longeons la rivière des Remparts et entrons dans la ravine éponyme. D’une largeur d’environ 150 m, la ravine se resserre doucement et les falaises deviennent de plus en plus imposantes, l’obscurité s’intensifie. A 18h00, nous sortons les frontales, peu après nous pénétrons dans notre premier single, ce n’est plus un faux plat, ça monte réellement. A 20h00 nous arrivons au gîte de Roche Plate, nous faisons une pause, nous sommes km 18 à 750 m d’altitude. Le temps est clair, des milliers étoiles nous accompagnent, souhaitons qu’il y a la bonne parmi eux qui veillera sur nous. 

Nez de Bœuf dans le vent et la pluie

  

Une barre de céréales, un coca, le plein d’eau, changement de tee-shirt, nous nous équipons pour la nuit. Pendant ce temps, des personnes hébergées au gîte viennent discuter avec nous, la sympathie et la convivialité de l’île sont bien là, nous sommes bien à la Réunion.

 

Après 15 minutes de pause, nous remettons le sac sur le dos et nous nous enfonçons dans la nuit vers la première difficulté, 1 250 m de D+ sur 7 km pour atteindre le haut de la falaise, de ce rempart. De fines gouttelettes d’eau nous rafraichissent le visage, nous pénétrons dans les nuages. Les passages techniques se succèdent, il doit y avoir du « gaz » car des câbles sont installés pour sécuriser plusieurs endroits mais pas de souci pour nous, nous ne voyons rien du vide, nous sommes dans une nuit d’encre car les nuages obstruent totalement la voûte céleste.

Vers minuit, nous débouchons de la falaise, nous sommes accueillis par la pluie accompagnée d’un vent froid. Nous faisons le dos rond protégés par nos vestes de pluie. La température a chuté, nous avançons dans le halot de notre frontale, nous discutons peu. Ici, nous récupérons la trace officielle de la Diagonale, nous passons « Nez de Bœuf » (2 071 m) puis arrivons sur la route forestière du volcan « RF5 ». Nous jardinons un peu pour être au plus près de la trace. Nous récupérons le sentier Josemont Lauret (ancien guide) jusqu’à la route nationale 3, un sentier majoritairement descendant qui, dans de bonnes conditions doit se courir mais ce n’est pas le but du jour (ou de la nuit). Dorénavant nous remontons, par un faux plat, toujours avec la pluie et le vent, cela est très désagréable, nous sommes fatigués et transis de froid, Guillaume finit par sortir ses gants. Nous conversons peu, juste des confirmations sur la trace et l’orientation. Un grand merci au GPS et surtout à Guillaume qui l’exploite à merveille car il n’est pas facile de trouver son chemin. Nous sommes rincés moralement et physiquement, nous payons cash la mauvaise nuit dans l’avion. Dans la ravine des Remparts, nous étions bien à l’abri, mais ici nous sommes totalement exposés.

 

Sans titre-2a

Nous aimerions bien nous poser un peu, mais ici, nous sommes au milieu de rien, il y a juste une route qui va du nord au sud, de St Pierre à St Benoit. Il nous faudrait juste un petit abri ! Vers 2 heures du matin, nous passons à côté d’une aire de bivouac mais toujours pas d’abri, pas de carbet ! Il y a juste une petite table pour un pique-nique, Guillaume me dit : « on s’en contentera ! ». Nous nous allongeons dessus en chien de fusil et nous enveloppons de notre abri de survie, nos sacs restant partiellement à l’extérieur. Objectif, ne pas tomber de la table ! Ce n’est pas confortable du tout, c’est humide mais nous sommes à l’abri, « dehors », le vent et la pluie ne cessent pas.

Cette situation est très cocasse et aurait pu être même amusante dans d’autres circonstances. Une photo souvenir de notre campement aurait été sympa mais ce n’était pas la priorité du moment surtout avec les conditions météorologiques.

Après avoir passé 1 heure sur cette table de pique-nique, nous décidons de repartir car à l’intérieur nous avons créé beaucoup de condensation. En quelques minutes, nous nous changeons sous la pluie, mettons des vêtements chauds et repartons un peu ragaillardis. Au final, cette pause nous a fait du bien. Maintenant, direction « Mare à Boue » puis la « Plaine des Cafres ». Nous reprenons un bon rythme facilité par un chemin remis en état et devenu une petite route en béton, pas d’hésitation pour la pause des pieds, cela, pendant quelques kilomètres. Cette cadence nous permet de nous réchauffer. Nous prenons un single descendant qui serait agréable à courir de jour, la nuit les pièges sont moins perceptibles. Ce chemin nous conduit à « Mare à Boue », il longe une crête, le jour commence à se pointer, les oiseaux se font entendre, par contre la visibilité est nulle, nous sommes dans les nuages, ils sont accrochés aux sommets environnants. Au sol, des successions de branchages, de troncs, posés là pour que nous ne nous enfoncions pas trop profondément. Ce milieu humide nous oblige à être prudents, les glissades sont courantes, par chance sans gravité. Rien à voir avec 2012 (voir vidéo à 1'45'') où nous avions de l’eau au-dessus des chevilles suite à des pluies tropicales. Au final, nous passons « Mare à Boue », sans boue, les pieds humides mais relativement propres. Maintenant, la « Plaine des Cafres » nous attend pour un jeu de pistes, heureusement que nous avons la bonne trace pour le GPS, Guillaume veille au grain, sinon… Imperturbables, nous avançons en restant concentrés sur nos pieds. De toute manière, la visibilité est toujours nulle, rien à voir !

 

En haut du Coteau Kerveguen

Nous rejoignons « Coteau Kerveguen » (2 206 m), à priori, il ne reste que de la descente pour rejoindre Cilaos, 1 000 m de dénivelé négatif quand même ! Chacun sait qu’il est souvent plus difficile de gérer une descente technique qu’une montée, la descente de Kerveguen va le prouver, elle n’est pas plaisante, elle est traumatisante, les genoux souffrent, ce n’est que successions de rochers formant des marches de 40 à 50 centimètres. Et lorsque c’est trop pentu, des escaliers métalliques ont été installés. Les instigateurs de ces escaliers n’ont pas voulu que le randonneur lambda ne perde le rythme, les marches de ceux-ci sont du même calibre !! Pas d’endroit pour souffler en marchant, seules de minis pauses font un bien formidable.

 

Dans le soleil (enfin), Cilaos en vue

Il est 8 heures quand nous sortons des nuages, le ciel se découvre et nous laisse apercevoir le cirque de Cilaos avec en son milieu la ville, un très joli point de vue. Cela nous donne de l’énergie, même si nous sommes conscients que c’est encore loin en termes de dénivelé négatif, pour seulement quelques kilomètres. Cette vue nous permet de distinguer qu’il y a encore une ravine à passer, la ravine « Bras Sec », qu’importe la motivation est là ! Nous sommes contents, cette étape de nuit se terminera avec le soleil, nous sommes optimistes. Nous continuons à descendre « Kerveguen » et finissons voir le bout en arrivant à une route. Nous sommes sortis des sous bois et profitons de la chaleur des rayons du soleil. Merci à nos genoux, ils ont bien tenu sur ce tronçon particulièrement difficile (je ne m’imagine pas faire cette partie dans le sens contraire, cela doit être aussi très difficile). Ce tronçon s’appelle le chemin Cryptomerias du nom du sapin endémique, il a des épines fines et soyeuses, comme le mélèze en métropole, c’est très agréable de s’y frotter. Nous traversons la dernière ravine « Bras Sec » par le sentier « Bras de Benjoin » (Le benjoin est connu pour ses propriétés désinfectantes et curatives, mais aussi pour son utilisation dans les cérémonies religieuses). Sortis de la ravine nous entrons dans Cilaos, passons à côté du stade où Christine était venue me faire l’assistance en 2012, puis arrivons à notre gîte, Le Calbanon, il est 10h30, nous sommes au cœur de Cilaos, au pied de l’église Notre Dame des Neiges.

 

Notre gîte de Cilaos, le Calbanon

Le gîte est fermé, il n’y a personne, nous trouvons une partie ombragée pour nous poser à une centaine de mètres, nous posons nos sacs, quel soulagement pour nos épaules, la clavicule de Guillaume se rappelle à lui. Nous nous allongeons et piquons un somme. Le restaurant, le petit randonneur, est accolé à notre gîte. A midi nous nous y rendons et commandons 2 Dodo (bière locale 100% naturelle, son nom provient d’un oiseau disparu au XVI siècle). La suite sera aussi locale, un rougail saucisses que nous dégustons. Le repas terminé, nous prenons possession de notre gîte. Nous sommes bien accueillis, par contre, la dame nous informe qu’il n’y a pas de restauration possible. Qu’importe, à Cilaos il ne doit pas y avoir de souci pour se trouver un restaurant pour ce soir. Pour le petit déjeuner de demain, elle nous mettra à disposition du café et nous nous procurerons du pain. En attendant nous prenons une douche qui se trouve délicieuse, puis nous vidons notre sac pour l’aérer et faire un peu de lessive. Nous poursuivons par une sieste qui sera divine, il nous faut atténuer la nuit dans l’avion et aussi cette dernière à randonner, sans oublier les 2 heures de décalage horaire. Le soir, resto (Chez Noé) comme prévu pour un nouveau rougail, poisson pour Guillaume, poulet pour moi, nos papilles apprécient, puis dodo, pas la bière, cette fois c’est dans un lit !

Bilan de la 1ère étape : 53 km 3 600 m D+. 18h00 de rando en grande partie effectuées de nuit. De ce fait peu ou pas de photo souvenir !

 

Mercredi 14 octobre 06h00 : Etape 2 : Cilaos - Grand Place les Hauts

La journée s'annonce bien

5 heures, j’ai l’impression que l’on vient de me donner un coup de massue sur le crâne, mais ce n’est qu’uniquement la sonnerie qui retentit ! S’extraire, s’étirer, je n’ai plus 20 ans ! Café sans croissant, je me remets en route, à 6h00, le sac sur le dos, nous quittons ce gîte bien sympathique.

Quelques centaines de mètres sur la route puis nous prenons un petit sentier avec déjà des marches ! Elles sont « normales », juste bien pour s’échauffer. Le temps est un peu couvert, la température bien agréable pour randonner. Le sentier descend jusque la cascade du Bras Rouge, un très joli site, j’ai l’impression d’être dans la jungle, la végétation est dense avec une large palette de verts, le soleil commence à pénétrer dans ce décor qui me paraît hors du temps. La reprise est plus difficile, cette fois l’objectif est clair, le Taïbit à 2 081 m d’altitude. Pour cela, de beaux pourcentages, quelques passages techniques mais cela se passe bien. Guillaume est devant, il file jusqu’à la prochaine intersection puis se pose en m’attendant. Je le rejoins à la route départementale D242 qui relie Cilaos à Ilet à Cordes. Il profite pour se perfectionner sur la lecture des cartes et du GPS, pas de temps de perdu ! Moi, je coupe la route et prend le sentier du Taïbit, le sentier se redresse mais je garde mon rythme de randonneur, je passe à « l’Ilet des Salazes » et profite des points de vue qui s’offre à moi, je suis un peu au-dessus de Cilaos que je découvre au loin. Entre St Joseph et Cilaos, nous avions rencontré 2 randonneurs à Kerveguen, par contre depuis ce matin, nous voyons plus de monde, il est vrai que nous sommes sur une partie commune des GR R1 et R2, sentiers bien empruntés sur l’ile. Guillaume discute avec un guide qui est avec plusieurs dames, des locaux qui font une boucle, nous devrions les revoir après demain à Roche Ancrée.

 

Sous le Col du Taïbit

A 10h00 nous sommes au col du Taïbit, nous avons fait 10 km et 1 340 m de D+, nous faisons une pause, nous ne sommes pas les seuls, une quinzaine de personnes soufflent et apprécient le décor. Une grande majorité des randonneurs sont des randonneuses de tous âges !

Nous tournons le dos au Cirque de Cilaos et en face et au-dessous de nous, le Cirque de Mafate avec Marla en premier plan. Un sentier avec 500 m de D- nous y emmène, c’est un ilet inaccessible en voiture, il est approvisionné par hélicoptère. Nous rencontrons de nombreux randonneurs, se rendre à Marla par les différents sentiers, c’est à faire et à découvrir sur l’ile. Dans l’audomarois il existe un facteur qui se déplace en barque, à Marla où il y a 50 habitants, il y a aussi un facteur hors du commun, il se déplace à pied et dans des sentiers eux aussi, hors du commun, il doit avoir une excellente condition physique ! Il y a donc une boîte aux lettres de la poste, mais aussi une école pour une classe multi-niveaux de 13 élèves. Il y a presque  un goût de paradis, être loin de tout cela peut-être sympathique mais il faut savoir être déconnecté de tout !

 

La boîte postale de Marla

Nous faisons un complément d’eau, traversons Marla, et continuons, au loin nous voyons le Col des Bœufs, prochain objectif. En quelques minutes, la quiétude des lieux est perturbée par un hélicoptère, il évolue au dessus de nous avant de se poser, avec la végétation, nous ne le voyons plus. Nous rencontrons un guide avec une dizaines de personnes puis, une centaine de mètres plus loin, alors que le sentier est dégagé de toute difficulté, une personne est allongé au sol, un gendarme est en train de lui poser une attelle à la jambe, nous les contournons. Quelques minutes plus tard nous apercevons le randonneur en train d’être hélitreuillé. Depuis que nous sommes partis de St Joseph, c’était le premier sentier où un enfant de 2 ans pouvait courir !! Sur ces sentiers, il y a des milliers de « pièges » où il y a risque de blessure, pourquoi ici !

 

Avec Guillaume, Arnaud et Charlotte

Aujourd’hui, nous devrions retrouver Charlotte et Arnaud, ils ont dormi cette nuit à Marla, ils randonnent en direction du Col des Bœufs. A la sortie de Marla, Guillaume et moi nous séparons, Guillaume part en chasse de nos hôtes, je le rejoindrai plus tard. Après Marla, je quitte les GR, le GR R1 se dirige vers La Nouvelle, le GR R2 se dirige vers Roche Plate (que nous rejoindrons demain). Je passe 2 rivières successivement, Bras Massine puis Rivière des Galets et là les choses sérieuses se présentent. L’ascension du Col des Bœufs, il se fait en 3 parties, 300 m D+, 2 km de « plat » puis 300 m D+, rien d’exceptionnel en soi. Dans la première partie, je me donne, elle est bien technique et j’arrive à la fin de ce premier tiers « explosé » ! Charlotte, Arnaud et Guillaume, sont là allongés au soleil, une petite pause m’est nécessaire pour récupérer. Nous reprenons la route à quatre dans la « Plaine des Tamarins ». En traversant cette plaine, comme à « Mare à Boue », il y a des branches et des troncs sont posés au sol pour la saison des pluies. Même si cela me perturbe un peu pour la pose des pieds, cela me fait du bien. Le dernier tiers passe bien aussi, cela monte de manière régulière avec des marches mais pas pour des géants, des marches, presque normales !

 

L'arrivée au Col des Bœufs

A 13h30, nous sommes au Col des Bœufs à 2 011 m, les nuages sont bas, quelques gouttes et de la fraicheur se font sentir. Nous descendons un chemin de 4*4 sur plusieurs centaines de mètres et quittons Charlotte et Arnaud en nous élançant sur le sentier Scout, nous descendons par un beau chemin, puis au travers d’un bois, c’est très humide, les pierres sont recouvertes de mousses et de lichens, c’est très glissant. Nous débouchons sur une route sur une centaine de mètres avant de replonger dans cette jungle de verdure et d’humidité. Arrivés dans une zone dégagée de végétation, nous apercevons un sentier tracé à flanc de montagne, en le suivant des yeux, il mène au site des « Deux Fesses », un endroit dont je me souviens bien. Nous y arrivons sans difficulté, il est 15h30, nous sommes sur une arête de 2 mètres de large avec un précipice de chaque côté, « Grande Ravine » et « Ravine Savon ». Impressionnant de beauté, c’est extraordinaire, quelle nature !

Un point de vue inhabituel de 2 fois 180 °. Magnifique ! Je comprends mieux que cet environnement soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un endroit, un site à préserver sans aucun doute.

 

Sur le sentier Scout vers le site des Deux Fesses

Après quelques photos souvenirs, nous reprenons notre route jusque « La Plaque » puis bifurquons vers « Ilet à Bourse », une belle descente dans les épines de sapins de Cryptomerias. Nous approchons du but, cela me rassure car je risque de manquer d’eau, il ne me reste que, quelques gorgées, « Grand Place les Hauts » est proche. Etant en sous bois, dès 18h00 les frontales sont nécessaires. Souhaitant être au plus proche de la trace de la Diagonale, nous ajoutons un peu de distance et de dénivelé pour rejoindre notre gîte, Le Calumet, il est 19h30.

Nous sommes accueillis par d’autres randonneurs qui nous chambrent gentiment car ils nous attendent pour le repas. Suite à leur questionnement, nous leur disons que l’on arrive de Cilaos, ils nous accordent 15 minutes de plus pour que l’on puisse se doucher avant le repas, le must !

 

Des bambous XXL

Une fois à table, nous avons droit à un rhum arrangé en guise d’apéritif. Les échanges avec les autres randonneurs vont bon train, l’ambiance est très sympa. Au menu ce soir, rougail toujours différent toujours aussi bon !

Ici le déplacement entre les différentes pièces du refuge se fait avec un masque, les gestes barrières existent, même au bout du monde, tout le monde joue le jeu pour le bien de tous. Nous aurions pu passer la soirée à discuter sans problème avec l’un ou l’autre mais les journées sont longues et le repos nous est nécessaire. Lorsqu’on demande à quelle heure le petit déjeuner est possible, la dame nous répond 07h00, non négociable. Nous nous plions et nous retirons. Ce soir notre couchage se fait dans une tente avec un matelas de 15 cm, une paire de drap et une bonne couverture au cas où ! C’est parfait, tout est nickel de propreté, tout est fait pour que la nuit soit bonne.

Bilan de la 2ème étape : 33 km 2 360 m D+. 13h30 de rando dans des décors magnifiques

La suite, c'est ICI

Grand Raid300n

 

2020-10-12 Grand Raid

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Classique en test
Publicité
Classique en test
Newsletter
18 avril : Trail de la Drôme

2021-04-18 Logo Trail DromeBLOC

29 mai : MaxiRace

2021-05-30 Logo MaxiRaceBLOC

01 juillet : Via Alpina - Mercantour
Archives
L'envie - La réussite

Pellicule

Visiteurs
Depuis la création 57
Publicité